Comment gagner confiance en entretien de recrutement quand on est concerné par la diversité ?
Dans le monde professionnel actuel, les entreprises s’efforcent de promouvoir la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI). Cependant, lors des entretiens d’embauche, les candidats issus de la diversité peuvent parfois se sentir vulnérables en raison de leur différence, qu’il s’agisse d’un handicap, d’une appartenance ethnique, d’une orientation sexuelle, de l’âge ou de l’identité de genre. Cette vulnérabilité peut les amener à adopter une « position basse » selon les principes de l’analyse transactionnelle, ce qui peut influencer négativement la perception du recruteur. Cet article explore les signes révélateurs de cette posture, ses conséquences, et propose des stratégies pour aborder l’entretien avec assurance, que l’on choisisse ou non de partager sa différence.
Comprendre la "position basse" en entretien de recrutement
L’analyse transactionnelle, développée par le psychiatre Eric Berne, est une théorie de la communication qui identifie trois états du moi : Parent, Adulte et Enfant. La « position basse » se manifeste lorsque le candidat adopte inconsciemment une posture d’infériorité ou de soumission.
Bien souvent, en entretien de recrutement, un candidat porteur d’un handicap ou LGBTQI+ ou qui a connu une période de sa vie dont il n’est pas fier, va tenter de le cacher au recruteur. Pourquoi ? Parce qu’il a honte de ce trait de singularité ou de cette période de sa vie. Bien souvent, il a aussi peur de subir la discrimination à l’embauche, une parole jugeante ou un regard de pitié ; expérience qu’il a rencontrée maintes et maintes fois et qu’il redoute de réitérer.
Signes révélateurs d'une position basse en entretien de recrutement
Récitation passive du CV : Le candidat se contente de répéter les informations déjà présentes sur son CV, sans les enrichir d’exemples concrets, de réussites ou de traits qui le singularisent et qui font la différence.
Langage corporel fermé : Gestes restreints, posture voûtée, évitement du contact visuel, mains jointes ou crispées.
Discours hésitant : Utilisation fréquente de mots comme « peut-être », « je pense que », « je ne suis pas sûr », reflétant un manque de confiance.
Minimisation des réussites : Le candidat a tendance à occulter ses réussites ou à les attribuer totalement / partiellement à autrui. Est-ce que mettre en avant ses compétences, ses expertises, ses réussites constituent de la prétention ? J’en doute. Je considère que si l’on est capable de reconnaître ses faiblesses, on devrait être capable de mettre en lumière nos fiertés.
Évitement des questions sensibles : En esquivant les sujets liés à sa Différence par peur du rejet, ou au contraire, en se focalisant dessus avec une posture de victime, le candidat exprime de façon patente un manque de confiance en lui. Implicitement, il place son interlocuteur en position « haute » auprès de qui il se sent obligé de se justifier ou de s’excuser.
Conséquences d'une position basse en entretien de recrutement
Perception négative du recruteur : Le recruteur peut interpréter cette attitude comme un manque de confiance en soi ou de compétences. De fait, entre un candidat peu sûr de lui et un autre qui adopte une posture de confiance et d’affirmation de soi, le choix est rapidement fait.
Renforcement des stéréotypes : Une posture soumise peut involontairement conforter des préjugés existants chez le recruteur. Parmi les préjugés les plus courants sur les minorités discriminées, on peut citer : « Les personnes de cette origine sont naturellement paresseuses. » « , « Une femme ne peut pas diriger une entreprise aussi bien qu’un homme. », « Si je recrute un homosexuel, il y aura un malaise dans l’équipe. », « Une personne handicapée, c’est beaucoup d’administratif et d’arrêts maladie. », « Les pratiquants de cette religion sont tous des extrémistes. »
Stress accru : Le candidat peut ressentir une pression supplémentaire, affectant sa performance globale lors de l’entretien.
Adopter une posture assurée sans évoquer sa Différence
En entretien de recrutement, le candidat est en droit de ne pas informer son interlocuteur qu’il porte un handicap, que telle ou telle expérience de vie l’ont conduit à une longue période d’inactivité professionnelle. De même, une candidate n’est pas dans l’obligation d’informer qu’elle a le projet d’avoir des enfants ou qu’elle est en début de grossesse.
Choisir de taire une partie de sa vie est un droit. Il faut toutefois rester conscient des potentielles conséquences dans la relation de travail future.
Je ne crois donc pas qu’il y ait une vérité mais qu’il y a sa propre vérité singulière, à un instant-T, dans un contexte précis.
Si le candidat choisit de taire de sa Différence, il aura d’autant plus intérêt à axer sa candidature sur les points suivants :
Préparation approfondie : Se renseigner sur l’entreprise, ses valeurs, sa culture et le poste visé. Cela met en avant la proactivité du candidat.
Valorisation de ses compétences : Présenter ses expériences et compétences de manière concrète, en illustrant avec des exemples précis et des résultats obtenus.
Langage corporel ouvert : Maintenir une posture droite, établir un contact visuel, utiliser des gestes naturels pour accompagner le discours.
Communication assertive : S’exprimer clairement, avec assurance, en évitant les phrases longues et généralistes.
Gestion du stress : Pratiquer des techniques de relaxation ou de visualisation positive avant l’entretien pour aborder la rencontre sereinement.
Gagner confiance en entretien en partageant sa Différence
Si le candidat souhaite aborder sa Différence :
Choisir le moment opportun : Intégrer le sujet lorsque le candidat se sent prêt et à envie de le faire. Il vaut mieux s’ouvrir dans un contexte de confiance que sous l’effet d’un sentiment d’obligation.J’invite les candidats que j’accompagne à parler d’eux-mêmes et de mettre en avant ce qu’ils ont envie de mettre en avant.
Mettre en avant la valeur ajoutée : Expliquer comment cette Différence a enrichi son parcours, développé des compétences spécifiques ou apporté une perspective unique.
Rester authentique : L’interlocuteur que l’on a en face de soi, quand bien même il serait un recruteur, est lui aussi un être hhumain. Il a ses expériences passées, son quotidien, ses projets. Il a lui aussi des émotions et il parviendra plus facilement à comprendre la Différence du candidat, son point de vue et ses éventuels besoins d’aménagements si celui-ci se montre authentique. Qui sait ? Peut-être que les deux partagent bien plus de points communs qu’ils ne le pensent !
Anticiper les questions : Préparer des réponses aux éventuelles interrogations du recruteur, en restant transparent et en gardant à l’esprit que chacun est libre de garder pour lui ou de révéler ce qu’il souhaite.

Bénéfices à une posture assurée
Perception positive du recruteur : Une attitude confiante et authentique renforce l’image de compétence et de fiabilité du candidat.
Démystification de la différence : Aborder sa singularité de manière ouverte peut réduire les préjugés et favoriser une discussion constructive.
Renforcement de l’estime de soi : Le candidat se sent valorisé et respecté, ce qui peut améliorer sa performance lors de l’entretien.
Conclusion
Pour les candidats issus de la diversité, il est essentiel d’aborder les entretiens d’embauche avec assurance, en évitant de se placer en position basse. Qu’ils choisissent ou non de partager leur différence, une préparation solide, une communication assertive et une posture ouverte sont des atouts majeurs pour convaincre les recruteurs et valoriser leur singularité comme une richesse pour l’entreprise.
Pour approfondir ces conseils et découvrir d’autres ressources sur la préparation aux entretiens, prenons rendez-vous.
Joachim LEVY
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